DECOUVERTE D’UN NOUVEAU MODE DE PRODUCTION EN VERGER
Dans l’hiver, une visite organisée par une association amie la Société d’ Horticulture des 2 Sèvres m’a permis de découvrir le site de production du lycée horticole de Niort. La partie concernant le verger m’a plus particulièrement intéressé. Le chef de culture nous a expliqué la nouvelle implantation des arbres fruitiers dirigés en V soit avec deux branches charpentières ce qui devrait doubler la production par rapport aux habituelles productions sur un seul axe. Ce système consiste à installer 2 solides poteaux en croix surmontés et maintenus par une robuste planche en bois qui relie les 2 extrémités supérieures de la croix ; et ainsi de suite tous les 10 mètres. (voir photo).

Dans l’intervalle de 10 m, 6 arbres fruitiers plantés perpendiculairement à l’axe des rangs sont guidés à l’aide de fils de fer tendus entre les poteaux de façon à former les 2 charpentières en V. Les variétés nombreuses et choisies pour leur rusticité sont installées à raison d’une par espace inter-poteaux soit environ 6 exemplaires de chaque variété. L’ordre d’implantation est fonction de la date de maturité des fruits. Avoir beaucoup d’arbres différents limitera les maladies qui auront du mal à se propager.
Au sol, un bon paillage de 2 m de large de chaque côté doit limiter le désherbage, les problèmes de sécheresse et de passages d’engins. Entre les fruitiers et dans ce paillage, des pieds de petits fruits comme des groseilliers ou des cassis sont placés pour diversifier la production.
Sur la planche supérieure des croix, des nichoirs à mésanges ou autres accessoires peuvent être fixés.
Dans l’espace entre les rangs, différents semis d’engrais verts ou de plantes favorisant la faune auxiliaire sont fauchés peu fréquemment et par moitié alternativement d’un côté, puis de l’autre, laissant à chaque fois un espace à la microfaune pour survivre. L’esprit de ce verger est vraiment de favoriser la biodiversité à tous les niveaux.
C’était la première fois que je voyais ce type d’implantation de verger et j’ai eu envie de partager cette expérience avec vous. Suivre son évolution dans les mois et les années à venir permettra de dire si ce verger prévu sans traitement tiendra ses promesses.
Colette Paulmier